Naufrage :
Perdu en baie de Dinant, en 1968, équipage rescapé, 5 disparus :
Extrait du site Archeosoumarine.net, communiqué par Jacques Join :
CARPE DIEM, Pinasse 20,1 tx, immatriculée DZ 3806.
Dans la nuit de lundi à mardi, le Carpe Diem, de Douarnenez, a sombré, après avoir talonné sur le dangereux récit du Chevreau, situé entre les Tas de Pois et le Cap de la Chèvre. Cinq disparus sont à déplorer, laissant quatre veuves et huit orphelins : M. Pierre Marec, 66 ans, de Tréboul, marié, 3 enfants. M. Jean Le Moalic, 64 ans, de Tréboul, marié, 1 enfant. M. Guillaume Gourlaouen, 56 ans, de Tréboul, marié, 2 enfants. M. Pierre Pichavant, 68 ans, de Ploaré, marié, 2 enfants. M. François Cren, 57 ans, de Ploaré, célibataire. Huit hommes ont pu être sauvés : le patron, M. Jean Poriel, 46 ans. De Douarnenez, et son fils Jean-Jacques, 20 ans ; René Dau-ban, 64 ans, de Tréboul ; Jean Lozachmeur, 47 ans, de Tréboul ; Marcel Crocq, 17 ans, de Tréboul, et deux étudiants qui se trouvaient à bord : Guy Ganivet, 21 ans et Bertrand Méheust, 21 ans, tous deux originaires de l'Yonne. Le Carpe Diem avait quitté Douarnenez à minuit, pour une nouvelle marée, alors qu'il rentrait d'une épuisante Journée de pèche. Deux heures plus tard, le patron Jean Poirel, conscient de la fatigue de ses hommes, décidait de se rapprocher de la côte et de relâcher en attendant le jour. II restait sur le pont avec deux hommes. A 3 h. 45, il descendait à la salle des machines et laissait la barre à l'un de ses hommes. A 4 h., la catastrophe se produisait. Le bateau heurtait le Chevreau. Aussitôt, l'équipage mettait le canot à l'eau et s'apprêtait à quitter le navire. Mais le ressac fit chavirer l'embarcation et jeta l'équipage à la mer. Certains réussirent à s'agripper au rocher, d'autres se maintenaient sur l'eau grâce & leur bouée de sauvetage. Ils apercevaient, dans l'aube naissante, des bateaux de Douarnenez qui louvoyaient à proximité et les hélèrent. Mais leurs appels, couverts par le bruit de la houle et des moteurs, restaient sans réponse, et c'est à l'arrivée fortuite du Nez Creis, de Camaret, que huit hommes durent leur salut. A 7 h., soit trois heures après le naufrage, les marins du Ne Creis les hissaient à leur bord. Hélas !.. Cinq manquaient à l'appel. Leurs corps devaient être découverts dans la matinée. Ce naufrage a provoqué une vive émotion dans la région. Le patron du Carpe Diem, M. Jean Poirel, membre du Comité Interprofessionnel de la Pêche et président de la coopérative "Abeille" jouit d'une réputation estimée sur la côte. Patron-pêcheur de grande valeur, commandant ce bateau depuis 1951. disposant d'un équipage particulièrement expérimenté, connaissant à fond les parages, lui, plus que tous, semblait à l'abri d'une telle épreuve.