Registration number
DZ3388
Type of boat
Registration date in DZ
1939
End date in DZ
1943
Durée
This boat was registered in Douarnenez for 4 years.
Tonnage
6.35 tonneaux
Place of Construction
Captain(s)
CABRESIN Emile, VOURC'H Guy
Notes
Résistance : le 21 octobre 1940, peu avant midi, la Petite Anna, que venait d'acheter Guy Vourc'h, de Plomodiern, pour rejoindre l'Angleterre, quittait le port du Rosmeur avec six hommes à bord : Guy Vourc'h, Jean Vourc'h son 2e frère, Robert Alaterre, Joseph Ferchaud, Charles de la Patellière, Bernard Scheidhauer (Sce R. Pichavant, Les clandestins de l'Iroise, tome 1, pages 105 à 125). Tombés en panne d'essence au milieu de la Manche dans la nuit qui suivit, aucun n'étant marin, ils furent d'abord emportés loin au large par quatre jours de NE, avant de remonter de jour à la voile jusqu'à la redoutable chaussée des Smalls, au S.O. du Pays de Galles, où le 31 octobre, un petit cargo Britannique sauva de la mort six hommes arrivés à la dernière extrémité. La Petite Anna avait admirablement tenu l'épreuve, mais fut abandonnée à la mer après que la remorque se fut rompue deux fois. Guy Vourc'h ne pu retrouver trace du destin de son bateau à qui ils devaient tant. Et la France-Libre aussi, si l'on considère ce qu'ils firent ensuite. (Sce Jean-Guy Vourc'h, fils de Guy Vourc'h)
Notons que dans son discours de 1954, Antoine Vourc'h, père de Guy et Jean, ne nomme ici que la Petite Anna, qu'il honore d'une légende, laissant le soin de ne pas oublier les hommes à qui veut bien …
Extrait du discours prononcé par le docteur Vour'ch le 8 août 1954 à Douarnenez :
À ceux qui, par ignorance ou légèreté, estiment qu'il était plus facile de s'échapper de Bretagne que d'ailleurs je pourrais narrer l'aventure de la Petite Anna cette pinasse qui, fin octobre 1940, quitta Douarnenez. L'initiateur de ce départ n'avait pas cessé depuis deux mois de chercher depuis la rivière de Morlaix jusqu'au Pouldu un bateau où il pourrait voguer avec ses amis vers la France Libre. À Douarnenez, enfin, il trouva cette barque. Ils étaient six à bord ; aucun ne savait naviguer ; ils partirent sans vivres, sans eau ; pas assez d'essence non plus. Un ami de Douarnenez qui connaissait les périls de la mer leur avait dit : « Sachez, jeunes gens, qu'il y a 99 chances sur 100 pour que ce bateau soit votre cercueil ». Ils partirent quand même. Leur voyage dura 11 jours. Assaillis par une forte tempête, mât brisé, ils flottaient finalement comme bouchon sur l'eau. Plus personne à la barre ; tous gisaient à fond de cale ; deux étaient scorbutiques, deux autres en proie à des hallucinations, épaves dans une épave, l'un des passagers avait eu le courage de lire les prières des agonisants. Un cargo britannique, intrigué par ce navire ballotté par les vagues énormes, les sauva à 80 milles des côtes vers le golfe de Bristol. L'état de la mer était tel qu'à trois reprises l'amarre se rompit et le navire fut abandonné aux caprices des vents, de la mer, de ses courants. La légende raconte que, barque solide, la Petite Anna rejoignit seule la baie de Douarnenez où elle aurait finalement sombré, face au sanctuaire de la Palud, sa patronne, servant de cible aux Allemands.
Coulé pendant la guerre
Notons que dans son discours de 1954, Antoine Vourc'h, père de Guy et Jean, ne nomme ici que la Petite Anna, qu'il honore d'une légende, laissant le soin de ne pas oublier les hommes à qui veut bien …
Extrait du discours prononcé par le docteur Vour'ch le 8 août 1954 à Douarnenez :
À ceux qui, par ignorance ou légèreté, estiment qu'il était plus facile de s'échapper de Bretagne que d'ailleurs je pourrais narrer l'aventure de la Petite Anna cette pinasse qui, fin octobre 1940, quitta Douarnenez. L'initiateur de ce départ n'avait pas cessé depuis deux mois de chercher depuis la rivière de Morlaix jusqu'au Pouldu un bateau où il pourrait voguer avec ses amis vers la France Libre. À Douarnenez, enfin, il trouva cette barque. Ils étaient six à bord ; aucun ne savait naviguer ; ils partirent sans vivres, sans eau ; pas assez d'essence non plus. Un ami de Douarnenez qui connaissait les périls de la mer leur avait dit : « Sachez, jeunes gens, qu'il y a 99 chances sur 100 pour que ce bateau soit votre cercueil ». Ils partirent quand même. Leur voyage dura 11 jours. Assaillis par une forte tempête, mât brisé, ils flottaient finalement comme bouchon sur l'eau. Plus personne à la barre ; tous gisaient à fond de cale ; deux étaient scorbutiques, deux autres en proie à des hallucinations, épaves dans une épave, l'un des passagers avait eu le courage de lire les prières des agonisants. Un cargo britannique, intrigué par ce navire ballotté par les vagues énormes, les sauva à 80 milles des côtes vers le golfe de Bristol. L'état de la mer était tel qu'à trois reprises l'amarre se rompit et le navire fut abandonné aux caprices des vents, de la mer, de ses courants. La légende raconte que, barque solide, la Petite Anna rejoignit seule la baie de Douarnenez où elle aurait finalement sombré, face au sanctuaire de la Palud, sa patronne, servant de cible aux Allemands.
Coulé pendant la guerre