L'INDÉFINI - DZ3865

Registration number
DZ3865
Type of boat
Registration date in DZ
1953
End date in DZ
1970
Durée
This boat was registered in Douarnenez for 17 years.
Propulsion
Engine
72 CV BAUDOUIN, puis 120 CV BAUDOUIN
Length
16.34 meters
Tonnage
37.22 tonneaux
Captain(s)
JOIN Henri (1953-1966), GADONNA Henri (1967-1969)
Notes

Note de Jacques Join - À propos du nom du bateau :
« L’Indéfini », quel drôle de nom pour un palangrier douarneniste !
Alors que mon père était matelot sur le « Pourquoi pas ? », DZ 3345, patron Henri Doaré dit « Mechant Bihen », ce bateau et son équipage furent mitraillés au large d’Armen, le 3 juillet 1941, par un avion anglais, et non par un allemand comme on aurait pu aisément le penser, compte tenu de la conjoncture historique du moment. Un marin y laissa la vie, tandis que le patron et le mousse furent blessés.
Fin 1953, lors du lancement de son palangrier neuf au chantier « bolchevique », mon père voulut l’appeler « Remember » (« Rappelle-toi ! » en anglais), en souvenir de ce jour fatidique de juillet 1941 où son existence faillit basculer à jamais sous la mitraille de la « perfide Albion ».
Pour des raisons que j’ignore, l’Inscription maritime de l’époque opposa son veto à une telle appellation. Vivement contrarié, et en l’absence de plan B, mon père, par dépit, appela son bateau « L’Indéfini » !
Ce n’est qu’en 1967, après avoir quitté définitivement la pêche au large et fait l’acquisition d’une embarcation pour la pêche côtière, qu’il obtint finalement satisfaction, en dénommant son canot « Remember », DZ 4147. Comme dit le proverbe, "Tout vient à point à qui sait attendre"... (Voir, dans les coupures de presse, l’article du Télégramme paru le mercredi 3 juillet 2019 en page locale de Douarnenez).
Petite précision historique : dans son livre intitulé « Les pêcheurs bretons durant la Seconde Guerre mondiale », l’historien brestois Jean-Christophe Fichou dénombre une soixantaine d’attaques de l’aviation alliée contre des bateaux de pêche bretons, similaires à celle menée contre la pinasse « Pourquoi pas ? », également citée dans l’ouvrage.

Note de Jacques Join :
"L'Indéfini" est passé en Irlande dans les années 1970, où il sera perdu corps et biens (information de Henri Olivier, un ancien marin du «Reine de la Mer», DZ 4015, qui l'avait recueillie sur place alors que ce palangrier douarneniste était en relâche dans le port d'Arklow, sur la côte est de l'Irlande, à 80 km au sud de Dublin).

Renseignements communiqués par Christian Petipas (Audierne Bateaux) :

Vendu en 1974 pour Jim CRANNY, en Irlande, le bateau a gardé son nom là-bas, mais avec l'apostrophe en moins, devenant ainsi "LINDEFINI". Enregistré au quartier maritime de Dublin, sous l'immatriculation D548, il avait comme port d'attache Arklow. Le bateau a été perdu (corps et biens), très peu de temps, semble-t-il, après le début de sa carrière irlandaise.

Comment étaient gérées les palangres ?
Ces paquets de cordes bien lovées constituent une partie des lignes que chaque homme d'équipage doit fournir. Chaque homme, en effet, s'occupe d'une "manne" de "palangres", soit 15 cordes de 60 brasses (environ 100 m) chacune. Sur ces 15 cordes, 13 lui appartiennent ; les deux autres appartiennent au patron et au mécanicien qui, à cause de leurs fonctions à bord, ne peuvent appâter eux-mêmes leurs lignes. Chaque corde a 20 hameçons ; la manne en a donc 300. Un palangrier utilise environ une demi-tonne d'appât (maquereau, encornet, chinchard) par jour de mer. Les lignes qui se trouvent sur la photo ci-dessus (CF Image N° 18 du diaporama) n'ont plus d'hameçons : affaiblies par les durs efforts auxquels elles ont été soumises, elles vont être vendues à un récupérateur. Chaque marin devra renouveler sa manne personnelle avant de repartir en mer (Extrait du magazine Bibliothèque de Travail N° 594 du 15 novembre 1964).

La pêche « aux palangres » :
« On dit la pêche « aux palangres » comme la pêche « aux maquereaux », « à la sardine » mais les palangres n'ont jamais appartenu à la famille des poissons. Ce sont des engins de pêche, de longues cordes où l'on a fixé, toutes les deux « brasses » environ, des bouts de lignes très solides, munies chacun d'un fort hameçon.
Fréquentant ainsi les mêmes parages que les maquereautiers, ils connaissent comme eux les mers houleuses, les tempêtes, la ouate des brumes, les grands froids d'hiver qui raidissent les lignes et crevassent les doigts.
Le métier n'est pas de tout repos. On le dit même le plus dur. Les hameçons « boettés », le plus souvent par des encornets, parfois par des maquereaux, sont mis à l'eau. Les cordes quatre ou cinq heures après, à l'aide d'un treuil, remontent des profondeurs et au fur et à mesure, turbots, soles, raies, congres, roussettes, limandes décrochés, sautent sur le pont. Pendant ce temps, sans relâche, les hommes vont livrer un furieux combat. Et bientôt ils recommenceront pour assurer les 8 ou 10 tonnes qui « font »les bons voyages... »
Extrait de « DOUARNENEZ EN BRETAGNE » par René PICHAVANT, 2ème trimestre 1962

La pêche à la palangre :
« C'est une pêche de poissons blancs, très ancienne à Douarnenez. Elle est étroitement liée à la pêche artisanale traditionnelle par de multiples aspects. Les bateaux qui pratiquent cette pêche sont des palangriers du même type que les malamocks. L'équipage comprend de 12 à 14 hommes suivant la saison. La palangre est une corde longue de 100 m à laquelle sont fixées des petites lignes de 1,50 m. Chaque homme d'équipage possède une manne composée de 15 cordes : treize cordes sont personnelles à l'homme, les deux autres appartiennent, l'une au patron, l'autre au mécanicien, qui ne peuvent prendre part directement à la pêche. Les palangres sont appâtées avec de la boëtte constituée de chinchards ou de poisson séché. Chaque sortie de pêche dure de 7 à 8 jours. Les principales prises sont des raies, des turbots, des lottes, des juliennes, des congres, des roussettes. Les tonnages débarqués à Douarnenez ces dernières années dépassent de peu les 2 000 tonnes. Si la pêche palangrière se pratique toute l'année, il n'en existe pas moins de grandes variations d'un mois à l'autre, ce qui peut expliquer la désaffection progressive pour cette pêche qui est l'une des plus pénibles ».

Petit lexique de la pêche – Les engins :
PALANGRE : corde de plusieurs kilomètres de long formée par la fixation à la suite l'une de l'autre d'un grand nombre de cordes de 100 m. chacune. Des lignes de 1,50 m. environ sont fixées tout au long des cordes qui, lestées de pierres, reposent sur le fond. Dans les fonds trop accidentés la palangre est soutenue par des flotteurs. La pêche à la palangre est une pêche typiquement douarneniste.
Extrait de « DOUARNENEZ PORT DE PÊCHE » par Guy LECLERC , 2ème trimestre 1966

SAO DA BOUETTI !
«Sav», debout, « Da », pour, « Bouetter », mettre la « boued », l'appât sur l'hameçon. Cri de guerre des palangriers. Branle-bas du matin : « Debout pour bouetter !... ». L'ordre qui claque, le froid qui descend le long de la colonne vertébrale lorsque l'homme d'équipage entend à travers le panneau du poste la voix du patron et qu'il fait un temps de chien : « Sao da bouetti ! »
Expression populaire extraite du livre de René Pichavant « Le douarneniste comme on cause », Préface de Per Denez, dessins de Charles Kérivel, QUADRI SIGNE – EDITIONS ALAIN BARGAIN, 1996.

Note de Jacques Join concernant le sauvetage des hommes du "Bambino" :
Mon père et l'équipage de "L'Indéfini" participèrent à cet épisode maritime, qui connut un heureux dénouement. Les faits se déroulèrent dans les parages de la Pointe de la Jument, dans la nuit du 29 février au 1er mars 1960.
De retour de pêche, par une mauvaise visibilité, le chalutier "Bambino", d'Etel, talonne une roche. Croyant toucher la côte, deux hommes de l'équipage sautent pour établir un va et vient, mais réalisent rapidement qu'ils sont sur un rocher isolé.
Après diverses péripéties, M. Bollopion, l'Administrateur en chef de l'Inscription maritime, demande à mon père et à son équipage d'intervenir pour tenter de récupérer les deux Robinson sur leur rocher.
Deux marins de "L'Indéfini", Guillaume Le Bars et Joseph Moal, eurent un rôle prépondérant dans le succès de l'opération.
Quelques mois plus tard, le 8 octobre 1960, le Ministre de la Marine Marchande décerna une mention honorable à mon père, pour le remercier de son esprit d'initiative et de dévouement (CF Document ci-dessous).

Coupures de presse
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Dans les cales du Rosmeur, c'est arrivé un 3 juillet

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03 July 2019

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Peinture

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Deux hommes sur un rocher

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Dans la nuit, en baie de Douarnenez, le chalutier étellois Bambino talonne une roche

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02 March 1960

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24 April 1959

Le palangier Kornog" réussit un remorquage difficile

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Le Télégramme de Brest
Date
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Sports et bienfaisance

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Ouest France
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Douarnenez Indéfini

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La pêche maritime
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15 February 1954
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